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WP9 – ASPECTS JURIDIQUES

Défi Aérospatial Etudiant

(WP9 – Aspects Juridiques)

Sébastien DELMAS – Dimitri IMBERT – François NOCTURE – Jessica SALVATORI-RINALDI

Université Paris Saclay, Faculté Jean Monnet, Sceaux

La qualification juridique des membres

d’équipage et des passagers

Actuellement, les véhicules conçus pour la

réalisation de vols suborbitaux nécessitent un

pilotage humain, depuis le véhicule lui –

même. Dès lors, et à l’instar des avions

commerciaux, les opérations en vol sont

assurés par un équipage, notamment par un

ou plusieurs pilotes. Si le droit du transport

aérien a juridiquement qualifié les statuts de

pilote et de passager par des conventions du

XXème siècle, le droit de l’espace, élaboré à

une époque où les activités extra-

atmosphériques demeuraient l’apanage des

Etats, ignore cette distinction et ne connaît

qu’un statut unique : celui d’astronaute.

En l’absence d’un droit

sui generis

des vols

suborbitaux, c’est dans le syncrétisme des

corpus normatifs du droit aérien et du droit

spatial que l’on peut tenter de faire émerger

un statut et un régime juridique permettant

d’identifier séparément les notions de pilote et

de passager lors d’une activité de tourisme

suborbital.

La qualification juridique des VSH et de

leurs autorisations

Le débat porte principalement sur la

distinction entre objet spatial et aéronef, et

leurs modalités respectives d’autorisation

(immatriculation et licence/certification). En

l’occurrence, les VSH présentés répondent

davantage à la définition d’aéronefs.

L’établissement d’une procédure provisoire de

licence préalablement à l’entrée en vigueur

d’une certification bénéficie de la préférence

d’une majorité d’acteurs du secteur

aéronautique.

Les implications de ces choix influencent les

obligations respectives des passagers et des

pilotes à bord des VHS.

De façon générique, l’opérateur de vol

suborbital sera soumis à une obligation

d’information.

Responsabilité et assurances

A l’heure actuelle, les caractéristiques

hybrides du vol-suborbital et l’absence d’un

cadre juridique ad hoc rendent très difficile

l’identification du régime d’assurance

applicable. S’agissant de technologies

innovantes à cheval entre l’aviation et le

spatial, il est impossible, à ce stade de l’art,

d’estimer la gamme complète des risques et

des primes.

Le régime d’assurance est étroitement lié au

régime de responsabilité qui, d’ailleurs, diffère

de façon radicale que l’on se situe du point de

vue du droit spatial ou aéronautique. Le

régime juridique de droit aérien parait plus

adapté au vol suborbital que le régime de

droit spatial.

Par conséquence, il y a des attentes de la

part du marché des assureurs pour que les

opérateurs des vols suborbitaux puissent

souscrire aux assurances du secteur de

l’aviation avec des adaptations spécifiques et

quelques

éléments

empruntés

aux

assurances spatiales. En conclusion, le

secteur des assurances dépendra beaucoup

de la réglementation qui va se développer et il

sera la clé du développement de l'industrie du

tourisme de l'espace.